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Carnivores, Ã  la retraite !

 

 

 

 

De Luc Cassin,

le 26 novembre 2013

 

 

 

Malgré son titre exagérément provocateur, cet article n’est pas là pour vous culpabiliser d’avoir englouti quelques centaines de kilos de viande tout au long de votre vie. Il inaugure une longue série d’articles à venir sur la façon dont notre consommation alimentaire peut jouer sur la viabilité du modèle socio-économique en place. Nous verrons comment il est possible d’adopter des pratiques culinaires davantage en adéquation avec nos besoins et la préservation de l’environnement.

 

 

 

Débutons par un chiffre qui est sans appel : nous mangeons en France 98 kg de viande par personne et par an. Les impacts sur l’environnement et la santé sont importants et ils s’accentuent.

 

De fait, les besoins journaliers en protéines d’un être humain sont conséquents, mais cela comporte aussi de nombreux effets indésirables sur notre santé. En effet, la surconsommation a obligé les agriculteurs à devenir de véritables producteurs de viande, laissant alors aux portes de la stabulation ou du poulailler le respect et la santé des animaux. L’image des poulaillers en sur-densité est sans équivoque : cinq poules, aux becs coupés, dans une même cage, avec un tapis roulant récoltant les Å“ufs dès qu’ils sont pondus. De plus, la lumière des poulaillers les désoriente et modifie leur perception des jours et des saisons pour accroître leur ponte. Quant à la qualité de l’alimentation animale, elle se dégrade au fil des années ; le développement et la propagation de différentes maladies telles que la vache folle posent des problèmes en terme de préservation de notre santé. Le lien avec les maladies humaines contemporaines, telles que les cancers (intestin, foie, etc) semble inéluctable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le volet environnemental, les techniques modernes de production et l’utilisation excessive des pesticides accélèrent le processus de pollution des terres et des fleuves. Les risques d’eutrophisation (un processus développant des algues au fond des rivières) sont devenus considérables et endommagent grandement les écosystèmes. D’autre part, bien que ses émissions de gaz à effet de serre aient baissé de 11 points entre 1990 et 2009, le secteur agricole est à l’origine de plus de 20% des émissions en France.

 

Exemple des algues vertes bretonnes : http://www.tourismebretagne.com/informations-pratiques/infos-environnement/algues-vertes#question_1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous pourrions développer une liste des risques environnementaux liés à la production intensive et excessive, mais cela serait chronophage, et notre volonté est ailleurs.

 

L’objectif est simple : il faut permettre aux producteurs de viande de redevenir des agriculteurs amoureux de leurs terres et de leurs animaux, laissant alors aux portes de leurs champs les grilles statistiques et les graphiques boursiers de ce que leur rapporteront ces animaux à la fin de leurs vies. Il en va de la qualité de ce que nous retrouvons dans nos assiettes. Les pays occidentaux accordent chaque année des subventions colossales à leurs agriculteurs, pour leur permettre d’être davantage compétitifs. Cependant, ces aides n’ont qu’une seule logique : renforcer un modèle intensif, qui épuise la richesse de l’humus et qui pollue les sols et les rivières.

 

 

 

Aujourd’hui, il ne fait pas de doute qu’il faut accepter de dépenser plus pour se nourrir mieux. Refusons de perpétuer les désastres agroalimentaires de ces dernières décennies. Quelque part nous sommes les premiers maillons de la chaîne de consommation. Si nous refusons d’acheter un produit à cause de son manque de qualité ou de ses impacts socio-environnementaux, l’agriculteur va devoir se plier à nos exigences. A nous de devenir de véritables « consom’acteurs Â».

 

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