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De Corentin Gobé,

le 7 avril 2014

L'adaptation au changement climatique : anticiper et non subir

 

 

 

 

 

 

« Ce n’est pas la plus forte des espèces qui survit... ni la plus intelligente.

C’est celle qui sait le mieux s’adapter au changement » - Charles Darwin.

 

 

 

 

A l’actualité, le 5ème rapport du GIEC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Changement climatique et impacts sur les activités humaines

 

Tout d’abord, rappelons que le changement climatique correspond à une évolution critique des paramètres climatiques (températures, précipitations, niveau des mers, phénomènes climatiques extrêmes tels que les vagues de chaleur, etc.).

 

Quant aux impacts socio-économiques du changement climatique, ils diffèrent selon les zones géographiques et les secteurs. Il est important de préciser que l’évolution du climat présente des risques et des coûts, mais elle peut aussi être source d’opportunités de développement[2]. Prenons l’exemple du secteur agricole pour observer les différents impacts à venir.

 

Parmi les principaux effets du changement climatique, le GIEC considère la pénurie d’eau comme l’une des principales préoccupations. Cela risque de poser de graves problèmes aux agriculteurs dans certaines régions du monde, au même titre que la diminution du niveau des cours d’eau, des lacs et des nappes phréatiques.

 

D’autre part, les cultures vont souffrir d’une augmentation des températures. Certaines études parlent d’une diminution de 25% du rendement des productions de riz, de maïs et de blé d’ici 50 ans, alors que dans le même temps, la population humaine ne va cesser de croître. L’évolution du climat risque également de provoquer le déplacement vers le Nord et la diminution de la taille de nombreuses espèces animales.

 

 

Des impacts locaux mais des enjeux globaux

 

L’adaptation n’est pas uniquement l’affaire des pays pauvres, les plus vulnérables au changement climatique. Certes ils seront les plus affectés par les bouleversements climatiques, mais les pays riches ne vont pas pour autant être épargnés. Ils seront juste affectés Ã  un degré moindre et/ou plus tardivement.

 

Par ailleurs, l’évolution du climat va entraîner des crises socio-économiques et politiques profondes dans les Etats faillis et dans d’autres pays en développement. Des crises auxquelles les pays riches vont devoir prêter attention pour ne pas que des régions entières du globe soient déstabilisées. Mais ce sont aussi les catastrophes naturelles qui vont augmenter et provoquer des drames humains et de violentes migrations de populations. Une étude américaine publiée en 2013 estime qu’une augmentation de 1°C de la température entraînerait une augmentation de 14% des conflits[3].

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Combien coûteront les actions d’adaptation ?

 

Les estimations varient entre 1 et 2% du PIB mondial annuel. Cependant, ces études ne prennent pas en compte les effets à long terme des catastrophes naturelles. Puis, il faut savoir que les impacts sur certains secteurs sont négligés car on ne peut pour l’heure les mesurer avec précision (biodiversité par exemple). Enfin, rappelons tout de même que ces coûts ont été calculés à partir de scénarios tablant sur un réchauffement climatique en 2100 de maximum 2,5°C par rapport à 1850. Un seuil que nous dépasserons déjà d’ici quelques années…

 

De toute façon, le PIB n’est qu’un indicateur économique, servant à mesurer la croissance des activités productives sur notre planète. Or, chiffrer les impacts du changement climatique en se basant seulement sur cet outil, c’est mettre de côté les impacts sur les écosystèmes, sur les paysages, sur la psychologie humaine, etc.

 

 

Quelles possibilités d’action pour s’adapter au changement climatique ?

 

Suite à ces différents constats, différentes questions émergent. Que peut-on faire pour s’adapter à ces impacts inégaux, territorialisés et en augmentation ? Nos sociétés sont-elles préparées à faire face à des enjeux potentiellement aussi dévastateurs ? L’action des Etats est-elle suffisante pour que les territoires et les secteurs économiques prennent des mesures à la hauteur des impacts du changement climatique ? Quels sont les moyens d’action du citoyen lambda ? Voici une succincte présentation de solutions pour s’adapter au changement climatique.

 

Dans les villes, l’augmentation des températures va accentuer le phénomène d'« îlots de chaleur urbains Â»[4] ; par conséquent, il va falloir végétaliser et augmenter le nombre de points d’eau pour rafraîchir les centres-villes. Dans le secteur du bâtiment, il est préconisé d’améliorer la ventilation naturelle et l’albédo des constructions (c’est-à-dire la réflectivité de l’énergie solaire[5]).

 

Pour contrer la hausse du niveau de la mer, les stratégies d’adaptation recommandent soit d’opérer un retrait dans les terres des populations et des activités, soit de construire des digues. En outre, l’aménagement de zones humides ou de zones de crues peuvent être toutes deux des palliatifs pour s’adapter aux inondations.

 

En outre, les sécheresses et les pénuries d’eau vont amener les agriculteurs à transformer leurs pratiques. Par exemple, ils vont devoir sélectionner des variétés plus adaptées aux modifications du climat, et concevoir de nouvelles techniques d’irrigation, à l’instar du « goutte à goutte ».

 

 

L’adaptation au changement climatique en 5 minutes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conclusion - Agir pour ne pas subir

 

Les incertitudes sur le climat futur, la vision court-termiste des politiques, la priorité des citoyens pour la préservation de leur emploi, ainsi que les difficultés pour caractériser les effets locaux du changement climatique, constituent les principaux obstacles à l'essor des stratégies d'adaptation.

 

Cependant, les choses évoluent. A chaque échelon territorial, les pouvoirs publics développent des stratégies d’adaptation en fonction de leurs vulnérabilités. La Commission européenne s’est dotée en avril 2013 d’une Stratégie européenne d’adaptation, la France a lancé son Plan national d’adaptation en juillet 2011, alors que les régions ont élaboré des Schémas régionaux climat, air, énergie.

 

L’adaptation au changement climatique réussira si les stratégies politiques favorisent des synergies avec les impératifs d’atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre), et si les questions d’adaptation sont intégrées dans les politiques sectorielles (eau, bâtiment, tourisme, etc.).

 

Par ailleurs, l’adaptation est une problématique qui porte en son sein de nombreux enjeux géopolitiques et humains. Ainsi, les politiques de développement doivent prendre en compte les nécessités d’adaptation au changement climatique, et les mesures d’adaptation doivent concilier les impératifs climatiques avec les enjeux de solidarité humaine et internationale.

 

Pour conclure, précisons que puisque l’adaptation est une thématique fondamentalement sociale, les citoyens sont systématiquement consultés et invités à participer à l'élaboration des politiques publiques (Plan national d’adaptation, SRCAE, PCET, etc.). Peut-être est-il venu le temps de repenser les fondements, les valeurs et les priorités de notre démocratie et notre civilisation ? L’adaptation au changement climatique est un projet collectif. Construisons !

 

 

 

 

 

Notes :

[1] Pour en savoir plus : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/brochure_giec.pdf.

[2] Certaines régions et certaines activités socio-économiques vont profiter du changement climatique pour se développer. C’est le cas par exemple de la Russie, car les températures vont s’élever dans les régions sibériennes, ce qui va permettre d’accroître la production agricole nationale.

[3] https://www.sciencemag.org/content/341/6151/1235367.abstract.

[4] Un îlot de chaleur urbain correspond à une augmentation localisée de la température enregistrée en milieu urbain. Ces phénomènes sont surtout perceptibles la nuit. Les écarts de température entre différents quartiers d'une même ville peuvent être très importants. Ces différences s'expliquent par l'occupation des sols (activités agricoles, banlieues, hyper-centre, industries, forêts, etc.), l'albédo des bâtiments, l'exposition solaire, etc. Le problème est qu'aujourd'hui, la principale mesure pour lutter contre les îlots de chaleur urbains c'est la climatisation ; or, la climatisation est un facteur aggravant le phénomène.

[5] http://www.developpement-durable.gouv.fr/article11585.html.

 

 

 

 

 

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)[1] a publié lundi 31 mars le deuxième volet de son rapport 2013-2014 sur le changement climatique. Celui-ci analyse les impacts du réchauffement climatique, établit une cartographie en termes de vulnérabilité et présente des mesures d’adaptation.

 

 

Pour en savoir plus sur ce nouveau rapport du GIEC, consultez la vidéo suivante :

http://www.dailymotion.com/video/x1kxine_changement-climatique-publication-du-rapport-du-giec-impacts-adaptation-et-vulnerabilite_news?start=2

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